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Alex et Noémie, la trentaine, sont en passe d’acheter un appartement avec deux chambres, de se projeter dans une vie de famille, lorsque brusquement Suzanne, la Maman d’Alex, directrice chic et stylée d’un centre d’art, déclare une maladie neurodégénérative fatale.
Cela bouleverse tout, prend une place énorme dans le quotidien du jeune couple, déséquilibre leur relation, préoccupe Alex constamment. Mais cette démence qui enlève toute inhibition à la malade, leur fait vivre des situations toutes plus ubuesques les unes que les autres. Suzanne ose tout.
Noémie commence à se laisser gagner par le sentiment qu’il leur est donné quelque chose d’exceptionnel à vivre. Ils courent dans le village derrière une soixantenaire nue, forte et libre, ils observent les interlocuteurs de Suzanne piégés par ses questions devenues extrêmement directes, ils contemplent la société qui patauge autour de cet électron libre incontrôlable. Pour Alex, c’est compliqué de vivre cela avec autant de distance, il voit surtout la maladie grignoter la femme qui l’a aidé à grandir, et il éprouve de la gêne devant ce qui n’est pour lui que la dégradation progressive de la personne qui fut sa mère. C’est un deuil par étape, qui s’étire en longueur. Sa mère lui manque, bien qu’elle soit toujours là.
Un jour, Suzanne manque de s’étouffer, elle devient bleue, quelque chose s’est coincé dans sa gorge. Alex et Noémie sont là, Alex est paralysé un moment, écrasé par la tentation de la laisser partir, de profiter de cette occasion pour écourter ce calvaire. Mais instinctivement, il se jette sur elle, il la sauve. Il réalise que la Suzanne malade, celle qui n’a aucune limite, lui manquerait autant que celle qui avait toute sa tête et qu’il a déjà perdue. Cette maladie est la suite de l’aventure qui lui est donnée à vivre avec elle. Peut-être la chance de pouvoir la quitter lentement, doucement.