Des bruxelloises à l’honneur pour la 9ème session du screen.brussels fund
Pour sa première session de 2019, le screen.brussels fund a retenu 11 projets de coproduction pour un total de 1,12 million d’Euros. Très significativement, 5 de ceux-ci seront (co-)réalisés par des femmes et 10 sur les 11 sont portés par des producteurs situés à Bruxelles. Parmi les projets, on retrouve 7 longs métrages dont 2 en animation, 3 documentaires et 1 série télévisée. Mettant les professionnels et les sociétés de la Région de Bruxelles-Capitale à l’ouvrage, ces projets entraîneront un retour d’environ 813 % dans l’économie régionale*.
5 longs-métrages de fiction
Lucky
Produit par La Compagnie Cinématographique(Bruxelles) et réalisé par Olivier Van Hoofstadt. Afin de sortir de la misère, Willy et Tony vont voler un chien de la Brigade des Stups pour repérer les planques des dealers. Mais les choses dérapent. La seule solution : s’associer avec Caro, une flic corrompue dans la ligne de mire de l’Inspection Générale. Comédie française décalée du réalisateur bruxellois de Dikkenek, le film rassemble un casting très populaire avec notamment Alban Ivanov (Le Grand bain, Le sens de la fête, La marche), Michaël Youn (Carbone, Vive la France, Iznogoud) et Florence Foresti (De plus belle, Astérix et la potion magique, Dikkenek).Une trentaine de techniciens bruxellois seront à l’œuvre – dont le comédien Yoann Blanc (La Trêve, Une part d’ombre, Un homme à la mer). On retrouve les sociétés Eye-Lite (Schaerbeek) pour les caméras et l’éclairage, le Studio L’Équipe (Evere) et Boxon (Ixelles) pour la post-production son.
Mon légionnaire
Produit par Wrong Men North(Bruxelles) réalisé par Rachel Lang. Népalais, Vietnamiens, Russes, Australiens… ces hommes d’origine et de condition totalement diverses ont désormais un point commun, il appartiennent à la Légion étrangère. Dans cet univers codifié, les destins de Nikka et Vlad, Maxime, Thomas, Céline et Soumeya vont se croiser en Corse, théâtre de batailles et d’intrigues amoureuses. Au casting, on retrouvera Louis Garrel (The Dreamers, Le Redoutable). Après Baden Baden, c’est le second long-métrage de Rachel Lang, réalisatrice bruxelloise qui a passé plusieurs années dans l’armée française et y a obtenu le grade de lieutenant. En plus d’une quinzaine de techniciens bruxellois, c’est toute la post-production qui se déroule à Bruxelles. On note la participation du Studio L’Équipe (Evere) pour la post-production son et de Mikros (Schaerbeek) aux VFX, tandis qu’Eye-Lite (Schaerbeek) viendra fournir les caméras et l’éclairage, et KGS (Schaerbeek) la machinerie.
Sans soleil
Produit par Frakas(Liège) et réalisé par Banu Akseki (Bruxelles). Alors que des éruptions solaires affectent la terre, Cyril, un adolescent adopté par un couple aisé voit surgir une jeune-femme ressemblant à sa mère biologique disparue dix ans plus tôt. Figure fantasmée, marginale, excessive, elle va bouleverser les fondements de sa personnalité. Au casting de ce film mêlant film d’auteur et de genre, on découvrira Louka Minella (La fille inconnue) et la bruxelloise Sandrine Blancke (Toto le Héros, Sœur Sourire, La trêve, No Fun) accompagnépar une trentaine de comédiens bruxellois dans des seconds ou petits rôles. La moitié du tournage et quasiment toute la post-production s’effectuent en Région bruxelloise, soit 45 techniciens et tous les chef.fe.s de poste. On notera les contributions de Eye-Lite et KGS (Schaerbeek) au matériel, Alea Jacta (Saint-Gilles) au montage image et Agent (Schaerbeek) à la post-production son.
Valses de Vienne
Produit par Scope Pictures(Bruxelles) réalisé par Marc Fitoussi (Copacabana, Dix pour cent saison 3). Drame policier adapté du roman ‘Trahie’du suédois Karin Altvegen, le film suit le parcours viennois d’une femme qui, trahie par son mari, met en œuvre une vengeance à son encontre. Et d’une vengeance qui tourne mal. Pour interpréter les protagonistes, on retrouve Karin Viard (Jalouse, Voyez comme on danse, La famille Bélier) et Yvan Attal (Le ciel attendra, Le brio, Ma femme est une actrice, Les patriotes). En tout, cinq semaines de tournage à Bruxelles – où seront reconstitués des intérieurs et des extérieurs viennois - avec 13 techniciens de la Capitale, et le renfort des sociétés bruxelloises Eye-Lite, KGS (Schaerbeek) et Cinetec (Ixelles) à la location de matériel et machinerie tandis que le Studio L’Équipe (Evere), et Boxon (Ixelles) s’occupa respectivement du bruitage/laboratoire.
..dont une production à petit budget
Une vie démente
Produit par Hélicotronc(Bruxelles) et réalisé par Ann Sirot et Raphaël Balboni (Bruxelles). Suzanne, sexagénaire élégante et charismatique, est directrice d’un centre d’art contemporain à Bruxelles. Elle commence à dérailler, à voler des voitures, couper les cheveux des voisins dans leur sommeil… et son fils Alex comprend pourquoi : elle a contracté une maladie neurodégénérative fatale, la démence sémantique, qui atteint gravement son comportement. Plus de la moitié du tournage et l’entièreté de la post-production sont localisés à Bruxelles, mettant au travail une équipe technique – légère – intégralement bruxelloise, soit 15 personnes. Du côté du matériel et de la post-production, on retrouve Eye-Lite, TSF et KGS (Schaerbeek) ainsi que Chocolat Noisette et Cobalt (Bruxelles) respectivement à la post-production son et image, et Audiosense (Evere) au matériel son.
Deux longs-métrages d’animation
Big Foot Superstar (The Son of Big Foot 2)
Produit par movie3D(Forest) et réalisé par Ben Stassen et Jérémie Degruson. Suite du premier opus Big Foot Junior, ce long-métrage d’animation nous replonge dans les aventures d’Adam, de sa mère Shelly, de son père Bigfoot… et de leur ribambelle d’animaux domestiques. Suite à une mystérieuse disparition, c’est toute la clique qui s’emballe dans une épopée hilarante et haute en couleur. Avec plus de 50 bruxellois à l’œuvre durant de longs mois, le projet d’animation consolide la réputation du studio nWave et de la Région de Bruxelles-Capitalesur la carte de l’animation européenne. Le projet est soutenu également par Wallimage.
Heart of a Tower
Produit par Stacka(Koekelberg) et réalisé par Peter Budinsky. Riki, 10 ans, traverse des aventures dans deux mondes différents. L’un, Yourland, est un monde fantastique où tout est possible, et l’autre, la réalité, est grise, froide et grevée par des problèmes familiaux. Accompagnant une petite fille courageuse, sa quête pour sauver le monde lui feront découvrir la puissance de son cœur. Heart of a Towerest une animation entièrement produite avec un programme de jeu vidéo Unity grâce à un software de conversion appelé Synk et développé avec le soutien d’Innoviris. Le film ouvre ainsi une nouvelle voie dans la production du genre, en permettant des économies d’échelle au niveau technique et en facilitant d’emblée les adaptations du projet vers le jeu vidéo et la réalité virtuelle. Ce sont donc près d’1 million d’Euros qui seront dépensés uniquement en salaires des techniciens spécialistes de l’animation à Bruxelles, tandis que les Studio The Fridge et Sonhouse (Koekelberg) viendront prêter main forte au projet. Une étoile de plus en innovation pour la Brussels Animation Valley.
Trois documentaires
Le prix de la déraison
Produit par AT-prod(Watermael-Boitsfort) et réalisé par Safia Kessas (Bruxelles). Sujet brûlant d’actualité, le documentaire suit le quotidien de Gaëlle, 29 ans. Elle fait partie de ceux que l’on appelle les ‘revenants’. De retour au pays après avoir rejoint l’État Islamique en 2015, elle perdu la garde de sa fille qu’elle avait emmenée dans son périple fou à Raqqa. Mais retisser des lien avec son enfant, après son périple et son passage en prison est un parcours qui est loin d’être aisé. Toute la fabrication et post-production du documentaire est effectuée à Bruxelles. La journaliste et réalisatrice de Section professionnelleemmène une équipe technique quasi entièrement bruxelloise, et compte sur la main forte des prestataires de chez Boxon et Manneken Pix (Ixelles) pour la post-production son et image.
Petit samedi
Produit par Michigan Film(Saint-Gilles) et réalisé par Paloma Sermon Daï (Bruxelles). Quotidien et échappées de Damien Samedi, quadragénaire, toxicomane immuable, à la recherche perpétuelle d’argent, d’amour ou d’un grille-pain à revendre pour quelques sous. Le documentaire est porté par une équipe technique intégralement bruxelloise, deux jeunes sociétés de la capitale, francophone et néerlandophone, qui s’associent pour un premier long, et qui s’appuie sur les prestataires bruxellois pour la location du matériel chez Eye-Lite (Schaerbeek) et toute la post-production au Studio L’équipe (Evere) pour l’image et Charbon Cinéma (Forest) au son.
Qu’est-ce que je fais là
Produit par YC Aligator film(Ixelles) et réalisé par Bertrand de Solliers (France). Plongée en immersion dans l’unité de crise et d’urgences psychiatriques des cliniques universitaires Saint-Luc à Bruxelles, le documentaire suit, de jour comme de nuit, une unité qui toujours se questionne. Et qui, confrontée à de grandes difficultés et à la détresse des situations de folie, interroge nos capacités d’écoute, d’acceptation, d’humanité. Tournage intégralement bruxellois, avec une équipe de 7 techniciens dont 4 chefs de poste de la Capitale, et la post-production quasi entièrement réalisée à Bruxelles, comptant sur les prestations de Charbon cinéma (Forest), Alea Jacta, Des airs et Kinodoc (Bruxelles).
Une série télévisée
Undercover, saison 2
Produit par Les gens(Schaerbeek) et De Mensen (Zaventem) et réalisé par Peter Van Hees (Bruxelles) et Cécilia Verheyden (Heverlee). Alors que la première saison vient de démarrer sur la VRT – et est promise à une diffusion internationale via Netflix, la série événement est déjà assurée de connaître une seconde saison. Au casting, on y (re)trouvera Tom Waes (De Zaak Alzheimer, Tomtesterom, Het Geslacht De Pauw). Avec une quinzaine de jours de tournage à Bruxelles et la quasi-totalité de la post-production dans la Capitale, le projet engage près d’une dizaine de techniciens et compte sur l’appui des prestataires Lites (Saint-Gilles) et Cinequanon (Bruxelles) pour la location de l’éclairage et de la machinerie, et Sonhouse pour la post-production son.
Des réalisatrices bruxelloises, des productrices…
Sur les 11 projets retenus, on compte 6 réalisatrices dont 5 sont bruxelloises :Banu Akseki (Sans soleil), Safia Kessas (Le prix de la déraison), Rachel Lang (Mon légionnaire) Paloma Sermon-Daï (Petit Samedi) et Ann Sirot (Une vie démente). Tandis que 6 femmes portent la production des projets Valses de vienne, Une vie démente, Petit Samedi, Undercover saison 2, Qu’est-ce que je fais là etSans soleil.
…des productions bruxelloises et des majoritaires belges
En outre, 10 des 11 projets sont produits par des sociétés bruxelloises – tous sauf Sans Soleil et 7 sont des majoritaires belges : Big foot Junior 2, Le prix de la déraison, Petit samedi, Qu’est-ce que je fais là, Undercover saison 2, Une vie démente, Sans soleil.
Un long métrage à petit budget
En soutenant le projet Une vie démente, le fonds bruxellois embraye le pas au Centre du Cinéma qui lançait en 2017 un appel à projet pour soutenir les jeunes cinéastes. En effet, ce film avait déjà été sélectionné – avec 3 autres – pour un soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles permettant de réaliser des premiers ou deuxièmes longs-métrages intégrant des contraintes de temps et de budget. Le screen.brussels fund montre ici que de tels projets hors-cadrepeuvent également être structurants pour le secteur, et obtenir un soutien financier pour autant qu’ils respectent les conditions d’admission des dossiers.
*Retour payant pour l’économie bruxelloise
Le retour direct de l’investissement des 1,12 millions d’€ pour le secteur de l’audiovisuel s’élève pour cette session à plus de 17,5 millions d’€ en promesses de dépenses. Soit 15€ dépensés pour 1€ investit ! Si l’on réajuste les statistiques sans le taux (exceptionnel) de 4200% de retour du projet d’animation produit par movie3D, on se situe avec un retour de 813 %.
Photos : Safia Kessas, Paloma Sermon-Daï, Banu Akseki, Rachel Lang, Ann Sirot.